Chers amis, nous nous réjouirions de voir plus souvent l’Église retrouver le sens du sacré et, quand c’est le cas, nous le mentionnons avec joie. J’ai dû fouiller dans nos riches archives à l’occasion de la célébration des 60 ans de notre association qui est, depuis sa naissance, non confessionnelle, rappelons-le. Tous nos prédécesseurs ont néanmoins défendu ardemment la Sainte Église romaine quand une certaine idéologie dominante, à la suite du Concile Vatican II, manifestait une volonté affirmée de désacraliser le culte rendu à Dieu.
Ils n’ont eu de cesse d’épingler cet « esprit de subversion », cette « effrayante décadence », des expressions que je puise au hasard dans les éditoriaux que rédigeait le président Henri Sauguet. Il y avait au moins à l’époque l’indult pontifical publié le 3 octobre 1984 qui permettait d’utiliser le Missel romain de 1962, au jugement des évêques diocésains. C’était un premier pas, suivi bien sûr par le Motu proprio du 7 juillet 2007 qui confirmait que le missel de saint Pie V n’avait jamais été abrogé.
Qu’écriraient ceux qui se révoltaient à l’époque que la liturgie était « encore trop souvent défigurée » en assistant à la messe célébrée le 8 décembre 2024 pour la réouverture religieuse de la cathédrale Notre-Dame de Paris ? Vous pourrez lire, dans notre prochaine revue 350, une lettre de protestation, fort bien rédigée par un groupe d’amis, en termes courtois mais très fermes.
Nous venons d’autre part d’apprendre (mi-janvier) que le pape François publie une nouvelle biographie, la seconde en moins d’un an. L’ouvrage est publié en italien et porte le titre « Spera ». Nous venons de le lire. Ce que le Souverain Pontife écrit sur les jeunes pèlerins de Chartres (certes sans les nommer) est intolérable : « C’est curieux cette fascination pour ce que l’on ne comprend pas, qui a un air un peu occulte, et qui semble parfois intéresser même les générations les plus jeunes ». Et il ose poursuivre par : « Souvent, cette rigidité s’accompagne de toilettes recherchées et coûteuses, de dentelles, de rubans, de chasubles. Non pas un retour en au sacré, mais tout le contraire : une mondanité sectaire ».
Nihil novum sub sole ! l’éditorial de juillet 1986 déplorait déjà énergiquement l’abandon du maître-autel, la méfiance pour tout ce qui rappelle le passé, la suppression de la chasuble, etc.
Nous avons cru qu’au moins certains fidèles étaient parvenus à retrouver les richesses d’une tradition vénérable. Las ! Devrons-nous suivre derechef le cri du cœur que notre éditorialiste lançait en concluant ?
« Toute révolution appelle une contre-révolution ! Qui sème le vent récolte la tempête ! ».
Patrick Banken, président
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