La situation est grave. Il y a très longtemps qu’une partie des fidèles catholiques n’avait pas été exclue de toutes les paroisses… par un Motu Proprio (daté du 21 juillet 2021). Mesure d’exclusion, qui, nous voulons l’espérer, ne sera pas suivie d’effet ! Car « on n’est pas en train de combattre une hérésie, que diable ! », comme twittait le 27 décembre 2021 Jean-Pierre Denis, journaliste bien loin pourtant d’être un « tradi ». Il semble cependant qu’au Vatican quelques-uns aient entrepris la démolition du patient travail qu’avait accompli Benoît XVI grâce à son Motu Proprio de juillet 2007.
Le 21 février dernier, deux archevêques français, Mgr Jordy (Tours) et Mgr Lebrun (Rouen), ont reçu deux laïcs représentatifs des fidèles qui suivent l’Ordo de Jean XXIII (1962) et restent attachés, comme le demandait Vatican II (Constitution Sacrum Concilium), au latin langue de l’Église et au chant grégorien : Philippe Darantière et Marie-Amélie Brocard. Selon le communiqué, « ils ont pu exprimer leur souffrance et leur incompréhension devant les décisions du Saint-Père tout en reconnaissant l’attention portée par les évêques aux diverses situations. Mgr Jordy a dit qu’il rendrait compte au président de la C.E.F., en soulignant que le dialogue et les décisions appartiennent en premier aux évêques des diocèses ».
Ce même 21 février, on apprenait que, la veille, le pape François, par un « rescrit » rejetant (comme il en a le pouvoir) l’article 87 du droit canonique, retirait aux évêques toute possibilité d’interpréter et atténuer le Motu Proprio de 2021. Seul son préfet du Dicastère (ex-Congrégation) pour le Culte divin, Mgr Arthur Roche, peut désormais autoriser un nouveau prêtre à célébrer selon le rite tridentin, ou permettre une célébration dans ce rit à l’intérieur d’un diocèse. Mais jamais dans une église paroissiale, dit le Motu proprio ! Peut-être certains impurs seront-ils autorisés à aller célébrer ailleurs, « à la périphérie » si l’on nous permet d’ironiser un moment, mais surtout pas à contaminer les purs !
Fort heureusement, les deux représentants des fidèles français « impurs » ont su exprimer (avec pondération) leur indignation. Nos amis de Renaissance catholique résument : « Ils ont décrit comme discriminantes les mesures du Motu Proprio, qui constituent une forme de punition collective appliquée aux fidèles attachés à la liturgie célébrée selon le Missel de 1962, punition infligée pour des motifs dont les fidèles contestent le bien fondé. La mesure d’exclusion des églises paroissiales imposée, d’une gravité sans précédent à l’égard de laïcs non fautifs, ainsi que les autres mesures d’apartheid qui l’accompagnent (délimitation des jours de célébration, limitation de l’accès aux autres sacrements, voire interdiction de la publication des horaires des messes tridentines dans les bulletins paroissiaux…), constituent en elles-mêmes une rupture de l’unité ecclésiale que le Motu Proprio prétend pourtant défendre ».
Il nous reste à prier avec ferveur, bien sûr, pour que le Dicastère en question revienne à la raison. Nous avons diffusé, dans le cadre de la Fédération internationale de notre association, au début du Carême, un appel à la prière. Nous reproduisons cet appel ci-dessous. Il est évident qu’il n’y a aucune raison de limiter nos prières au temps quadragésimal !
Et nous allons montrer, à Chartres, aux pieds de Notre-Dame, les 27, 28 et 29 mai, que les catholiques français « ne sont point légers, mais prompts », pour reprendre un mot de Péguy. Réservez au moins une de ces trois journées pour que cette Pentecôte soit une réclamation devant Dieu et devant les hommes !
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